Transformation numérique : Orientation des entreprises vers une démarche plus raisonnée

Les années 2020-2021 ont été très particulières pour le monde de l’entreprise de manière générale. Évoluant dans un environnement fort complexe du fait de la survenue d’une crise sanitaire mondiale, les entreprises se sont vues dans l’obligation d’effectuer leur transformation numérique dans une optique de survivalisme. C’est alors qu’il y a eu un engouement singulier pour la digitalisation et une croissance de celle-ci selon un rythme accéléré. Cependant, en 2022, la situation prend de nouvelles allures. C’est l’année de la reprise et de la résilience, et certaines entreprises se retrouvent à un carrefour de leur avenir où la question de poursuivre la transformation numérique à un rythme accéléré va pouvoir se faire ou non, se pose en toute légitimité.

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Transformation digitale, qu’en est-il aujourd’hui ?

La crise du Covid-19 a certes eu des répercussions fâcheuses sur bon nombre de secteurs économiques mais elle a également opéré un bouleversement brusque dans les modes de fonctionnement des entreprises qui ont dû revoir leur méthode de gestion. Certaines organisations étaient déjà lancées dans leur processus de transformation numérique et ont dû, de par la crise sanitaire, mettre un coup d’accélérateur à celui-ci afin d’améliorer leur réactivité face à des besoins qui évoluent à grande vitesse. D’autres entreprises ont dû quant à elles démarré leur transformation digitale de crainte de perdre leur positionnement sur un marché rudement concurrentiel. Passées les 2020 et 2021, les entreprises, dans leur majorité, décident de mettre un coup de frein sinon de ralentir le déroulement de leur transformation en s’inscrivant dans une démarche plus raisonnée.
Aujourd’hui, il n’est pas possible de faire l’impasse sur les diverses contraintes qui touchent à des environnements tels que l’économique, le social ou le commercial qui, d’ailleurs, n’ont de cesse d’évoluer. Dans le même temps, et à l’opposé, des éléments tels que la culture, les structures ou encore les processus déclinent un statut stagnant sinon évoluant à pas d’escargot. C’est alors qu’un gap se crée poussant les entreprises à s’interroger quant à la manière de pouvoir le combler. A ce titre, Workday a mené une enquête où elle interroge un échantillon de 1150 cadres supérieurs à travers de nombreux entretiens impliquant des experts et des dirigeants qui s’intéressent à la question de la transformation digitale. De cette enquête, il ressort que les interrogés disent prévoir une baisse de rythme du processus de la transformation numérique. En effet, 58% de ces derniers déclarent que ledit processus traverse déjà une phase de ralentissement par rapport au rythme qu’il connaissait lors de la période de 2020. D’autres entreprises questionnées dans le même cadre affirment qu’elles prévoient un ralentissement du rythme de leur transformation digitale dans la période à venir, bien que les objectifs fixés au début n’ont toujours pas été atteints. De plus, un peu plus de la moitié des entreprises interrogées, soit 52%, font part d’un gap grandissant qui existe entre leur situation actuelle et la situation où elles devraient se positionner si elles avaient une meilleure compétitivité.

Les entreprises face au défi d’un gap d’accélération

Constat établi, place dès lors à la réflexion sur une possibilité d’empêcher que le gap ne s’agrandisse davantage et à la manière de le combler. Dans cette optique, les chefs d’entreprises et les chargés de la transformation numérique misent sur deux éléments essentiels et qui sont considérés comme transformateurs. Il s’agit de l’adoption d’une démarche proactive de la collecte et de l’analyse des données, ainsi que de l’adaptation ou la transformation de la culture d’entreprise. Il faut dire que la transformation numérique ne revêt plus l’aspect facultatif, elle devient un passage obligatoire pour toute entreprise souhaitant assurer sa pérennité. Or, l’accélération du rythme de la transformation digitale n’a pas été suivie par toutes les entreprises et un fossé s’est alors creusé mettant l’accent sur un défi majeur : combler le gap afin de s’assurer que leurs processus de transformation digitale suivent au même rythme l’évolution des demandes en croissance constante.
Mais il est une question qui s’impose : les entreprises ont baissé le rythme de leur transformation numérique à cause du fait qu’elles n’aient pas réussi à atteindre leurs objectifs où est-ce à cause de l’adoption d’une démarche plus raisonnée. Les experts de la question de digitalisation ont fini par conclure que les entreprises ont plutôt eu tendance à adopter une approche plus raisonnée et ce, grâce à l’expérience acquise tout au long des deux années 2020 et 2021 en matière de transformation digitale et ses contraintes. Selon les lignes du rapport de l’étude édité par Workday, lors de la première année de la crise sanitaire, près de 36% des entreprises interrogées prévoyaient à ce que leur digitalisation représente au moins 75% de leurs revenus à horizon des trois années. Or, en 2021, ce même taux a accusé une baisse importante pour ne valoir que 13% uniquement. En effet, les entreprises ont préféré adopter une approche de survivalisme au cours de l’année 2020, ce qui a induit le fait que leur passage à la transformation numérique à un rythme accéléré n’était pas décidé par choix mais plutôt par obligation au risque de disparaître des écrans du radar des clients.
Force est de constater que l’étape de l’expérimentation que les entreprises ont traversée à cause de la crise sanitaire du Covid-19 n’a plus tout à fait à exister et ce, dans différents secteurs tels que celui de la finance ou de la santé. Ces derniers ont la particularité d’être des secteurs sensibles du fait qu’ils manipulent et traitent de données sensibles dont la sécurité doit être hautement assurée. Aujourd’hui, certains décideurs au sein des entreprises remettent quasiment en question la viabilité des conséquences de la transformation digitale de leur organisation avec tout ce qu’elle peut comporter comme changements et ce, dans le contexte de la crise sanitaire. Certes, un nombre assez important d’entreprises s’attendent à ce que le rythme de leur processus de transformation numérique connaisse un ralentissement dans la prochaine période mais pour autant elles ne prévoient pas une continuité au niveau de cette baisse. En effet, la demande en matière de nouvelles technologies au service de la transformation digitale demeure forte et en constante croissance.

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